Dimension environnementale du projet
Le projet est organisé autour de plusieurs zones protégées délimitées par clôtures spécifiques et une signalisation adaptée.
Transfert d'espèces protégées, mares de compensation, zones écologiques (suivant Arrêtés CNPN)
Le Groupement SMP4 apporte une attention particulière aux nuisances liées aux émissions de poussières sur l’emprise des plateformes de chantier, des sites de dépôt de déblais et des voiries empruntées par les camions (RD 1006 et RD 291). En particulier lors des périodes sèches qui s’accompagnent souvent de vents forts dans la vallée.
Dans ce domaine, la priorité est donnée aux mesures préventives pour éviter les envols de poussières à la source :
- Capotage de la bande transporteuse sur tout son linéaire
- Mise en silos des produits pulvérulents (ciment et fillers pour la centrale à béton) avec utilisation de filtres et évents pour le dépotage des camions
- Réalisation d’enrobés ou de bicouche (gravier enrobé dans une émulsion) sur la piste ex-RN6
- Limitation de la hauteur de chutes des matériaux depuis les convoyeurs sur les dépôts
- Arrosage régulier des pistes de chantier pour humidifier les revêtements
- Balayage hebdomadaire des voiries
Des mesures d’empoussièrement sont réalisées par des essais normalisés, à l’aide de plaquettes inox enduites de colle, implantées aux limites des emprises de chantier, tout autour des zones sensibles. Le Laboratoire en charge des essais mesure le dépôt de poussières pendant une durée consécutive de 30 jours. Il compare alors les valeurs mesurées avec la plaquette témoin. Ces mesures sont réalisées chaque mois pendant la période estivale et 1 mois sur 2 ou 3 en période hivernale.
En galerie, une ventilation maîtrisée est dédiée au personnel travaillant en souterrain pour éliminer les émissions de gaz nocifs ou toxiques dans l'atmosphère, pendant ses activités de travaux en souterrains.
3 questions à Thierry Panigoni, du Centre d’études des tunnels (CETU)
Comment le chantier gère-t-il les vibrations liées aux tirs de mine dans la galerie de Saint-martin-la-Porte ?
Depuis le tout premier tir, nous réalisons un suivi très précis des vibrations, conformément aux recommandations de la circulaire ministérielle du 23 juillet 1986, et à celles de l’AFTES (Association française des tunnels et de l’espace souterrain). L’objectif de ce suivi : s’assurer que ces vibrations n’excèdent pas les seuils admissibles qui ont été fixé pour ce chantier en fonction des caractéristiques de l'ouvrage, de son usage et de la qualité du massif.
Concrètement, comment est réalisé ce suivi ?
Il s’effectue grâce à un réseau de capteurs sismiques, 5 au total, implantés à proximité du chantier, dans un périmètre défini. Nous pouvons alors mesurer les vibrations émises en temps réel à chaque tir et les analyser. Jusqu'à présent, aucun dépassement de seuil n'est à signaler.
Une habitante du hameau de la Porte a pourtant ressenti des vibrations. comment cela s’explique-t-il ?
Oui, nous avons posé un capteur le soir même chez elle et avons attendu la phase de tir suivante. Le seuil de vibration n’a pas été dépassé. Même si ce n’est pas toujours simple, il faut bien distinguer les vibrations mécaniques transmises par le sol et l’onde aérienne causée par l’explosion elle-même. En se propageant, cette onde peut provoquer des vibrations qui relèvent alors du ressenti de chacun et sans aucun risque de désordre pour les habitations.
La préservation de la ressource en eau, aussi bien superficielle que souterraine, est essentiel pour ce chantier, tant en qualité qu’en quantité. Toutes les activités du chantier sont encadrées par quatre arrêtés préfectoraux pris au titre de la « Loi sur l’Eau et les Milieux aquatiques » (LEMA) du 30/12/06, et qui relève du Code de l’Environnement. Ces arrêtés définissent tous les seuils réglementaires de qualité d’eau pour différents paramètres (physico-chimiques, hydrocarbures, HAP, métaux, …), ainsi que toutes les mesures autorisées pour les prélèvements d’eau et les rejets d’eau dans le milieu naturel. L’objectif est de minimiser l’impact du chantier pendant les travaux de creusement du tunnel sur la ressource en eau et les écosystèmes aquatiques. Toutes les eaux utilisées par le chantier, ainsi que toutes les eaux pluviales des plateformes, sont dirigées vers une station de traitement des eaux, avant un rejet dans l’Arc.
De plus, pour limiter les prélèvements dans les ressources naturelles, la priorité est donnée chaque fois que c’est possible au recyclage de l’eau pour les activités du chantier : nettoyage des toupies, lavage des engins, arrosage des pistes, refroidissement du tunnelier, …
Tous les rejets d’eau du chantier sont contrôlés chaque semaine par le laboratoire SAVOIE LABO, agréé par le Ministère de l’Environnement. Les résultats de ces analyses d’eau sont transmis chaque mois au service Police de l’Eau (DDT 73) pour garantir le respect des seuils réglementaires autorisés, particulièrement pour les paramètres MES (matières en suspension), pH et hydrocarbures.
Aménagements paysagers des sites de dépôts : plantation, engazonnement, modelage des dépôts...
Tri des matériaux suivant classement par analyseur en ligne : stock définitif sur des sites de dépôts ISDI (Babylone et Plan d'Arc) ou dépôt provisoire ICPE (Saint-Félix et Illaz). Total à excaver pour ce chantier :
- 1,3 millions de mètres cubes de déblais en place.
Les activités de chantier apportent inévitablement des nuisances sonores pour les riverains habitant notamment, à proximité des sites de chantier. Qui plus est, ce chantier fonctionne en continu 7j/7 et 24H/24H en 3 postes. Le Groupement SMP4 a l’obligation réglementaire de limiter ces nuisances sonores aux niveaux maximum fixés par le Code de l’Environnement : c’est la notion d’émergence réglementaire, qui s’élève à +5 dB(A) en période de jour (de 7h à 22h) et +3 dB(A) en période de nuit (de 22h à 7h).
En matière acoustique, la priorité est donnée aux mesures préventives :
- Tous les engins en fonctionnement sur le chantier sont conformes aux normes CE, qui définissent la puissance acoustique maximale de chaque engin : Lw mesurés en dB(A).
- Les postes de travail les plus bruyants sont isolés par des écrans acoustiques (pour les stations motrices du convoyeur) ou des silencieux à baffles en matériaux isolants (pour les ventilateurs de tunnel). Ces dispositifs ont été conçus et installés par des entreprises spécialisées en acoustique
Et le chantier SMP4 ne s'arrête pas là et continue à optimiser cette réduction de bruit, en allant au-delà du simple respect des seuils réglementaires. Par exemple, en remplaçant les bips de recul de tous les camions et engins ainsi que les avertisseurs sonores (portique de levage et bande transporteuse) par les « cris du lynx », moins bruyant pour les riverains
Les valeurs réglementaires sont contrôlées périodiquement aux points de mesures définis, implantés entre les sites de chantier et les habitations les plus proches, donc les plus impactées par ces nuisances sonores.